Juin 2016
Remise du Prix Franco-Allemand du Journalisme 2016 : cinq lauréats primés dans cinq catégories, Grand Prix des Médias décerné à Jean Asselborn
Une cérémonie placée sous le signe de la défense des libertés de la presse et d’expression
Le Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ) vient d’être remis dans le cadre d’une cérémonie festive à l’Allianz Forum. Outre les cinq récompenses décernées dans les catégories Vidéo, Audio, Écrit, Multimédia et Jeunes Talents, le Grand Prix franco-allemand des Médias a été remis au ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, pour son engagement contre les atteintes aux libertés de la presse et d’expression dans certains Etats de l’Est de l’Europe, en Turquie et dans le monde.
Devant plus de 300 invités venus de France et d’Allemagne, le Président du PFAJ et PDG de la Radio-Télévision sarroise (SR), Thomas Kleist, a loué la conduite de Jean Asselborn face à l’évolution de la situation en Europe au cours de ces derniers mois : le ministre a toujours clairement exprimé son désaccord lorsqu’il pensait que certains pays dépassaient les limites, notamment envers la presse. Dans son discours, Thomas Kleist a souligné le rôle de cette dernière dans le maintien de l’idéal européen. « Dans une société démocratique, il ne suffit pas que les politiques et les intellectuels soient les seuls à faire le lien entre une Europe unie et les valeurs de paix et de liberté. Il faut aussi un large consensus au sein de la population sur ce point, c’est la leçon que nous devons tirer du Brexit », a déclaré Thomas Kleist. « C’est pourquoi je suis convaincu qu’une vision européenne commune ne peut devenir réalité sur le long terme qu’à une condition : que nous réussissions à transformer l’espace politique européen actuel en un espace de communication commun. Pour ce faire, nous avons besoin de médias et de journalistes indépendants dans toute l’Europe qui se donnent pour mission de réaliser cette vision commune. C’est également l’objectif du Prix Franco-Allemand du Journalisme depuis sa création », a-t-il ajouté.
Le ministre des Affaire étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, a insisté encore davantage sur le rôle de la presse : « C’est la presse qui doit contrôler le gouvernement, et non l’inverse. », a-t-il déclaré, en ajoutant qu’il fallait, bien sûr, s’en tenir à certaines règles. « Mais ces règles doivent être fixées par le législateur et non pas par un conseil de surveillance dominé par un seul parti politique », a expliqué Jean Asselborn. « L’Union européenne ne peut instaurer un dialogue sur les droits fondamentaux si elle viole ces droits de son côté ».
L’ambassadeur de la République française en Allemagne, Philippe Etienne, a souligné de son côté le rôle des médias dans la résolution de la crise de confiance actuelle. « Le journalisme et les médias jouent un rôle essentiel dans la compréhension mutuelle entre la France et l’Allemagne. En ces temps troublés mais également importants pour le projet européen, ils apportent une contribution précieuse à la formation d’une opinion publique européenne ».
Le maire de Hambourg et plénipotentiaire pour les relations culturelles franco-allemandes, Olaf Scholz, s’est également exprimé sur scène. Pour Olaf Scholz, l’Union européenne se trouve dans une situation paradoxale. Ses citoyens profiteraient de la libre circulation, du marché commun et de nombreux autres avantages. Malgré tout, les mensonges et préjugés sur l’Union européenne resteraient nombreux. Cette désinformation aurait conduit, en Grande-Bretagne, à un vote des citoyens pour la sortie de l’Union européenne. Les médias doivent donc assumer une haute responsabilité. Olaf Scholz a déclaré : « C’est vous, Mesdames et Messieurs, qui créez les éléments d’un langage européen. Vous concevez des reportages qui informent et donnent envie d’agir. L’Europe n’est pas qu’un concept politique, c’est aussi un cadre de communication. L’Europe vaut la peine d’être comprise. »
Dotés d’une valeur totale de 30 000 euros, les prix ont été décernés dans chaque catégorie aux lauréats suivants :
- Christian Dassel et Clemens Gersch pour „#jesuischarlie: Ein Hashtag et die Folgen“ (WDR, Catégorie Vidéo)
- Pascal Dervieux pour „Immigration en Allemagne : le tournant ?“ (France Inter, Catégorie Audio)
- Leo Klimm pour „Chef-Köche“ (Capital, Catégorie Écrit)
- Christian Beetz, Jakob Vicari, Jens-Uwe Grau et Tanja Schmoller pour „SwissLeaks“ (falciani-arte.info.tv, Catégorie Multimédia)
- Laetitia Grevers (en colaboration avec Gabriela Herpell, Alex Rühle et Lorenz Wagner) pour „Wir klingen alle so, als müsste uns irgendwer erlösen„ (Süddeutsche Zeitung Magazin, Catégorie Jeunes talents, avec le soutien de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse).
Cette année, la cérémonie a été organisée avec l’aimable soutien d’Allianz Kulturstiftung et Villeroy & Boch. La présentatrice Charlotte Maihoff a animé la soirée et le duo de rappeurs franco-allemands Zweierpasch a ponctué la soirée d’intermèdes musicaux.
Le Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ) a été créé en 1983 par la Radio-Télévision Sarroise (SR). Les autres membres de l’Association du PFAJ sont la deuxième chaîne de télévision allemande (ZDF), Deutschlandradio, France Télévisions, Saarbrücker Zeitung, ARTE, Deutsche Welle, SaarLB, Europe 1, Gustav Stresemann Institut, Le Républicain Lorrain, Deutsches Städte-Network, Radio France, l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, l’ÍøºìºÚÁÏ, la Fondation Robert Schuman et Stiftung Genshagen.